Chroniques/Opinion

Journaliste étudiant vs. populisme médiatique

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Eco écrivit plusieurs chroniques dans les journaux italiens La Repubblica et L’Espresso entre 2000 et 2005. C’est dans plusieurs de ces chroniques qu’Eco nous fit parvenir ses réflexions au sujet du populisme médiatique (populismo mediatico) : soit l’instauration d’un régime (Eco insiste sur l’utilisation du terme régime pour mettre en évidence l’autorité qui s’installe) créant un rapport direct « entre le Chef et le Peuple, à travers des moyens de communication de masse, ce qui prive le Parlement de son autorité (le chef n’a pas besoin d’aller chercher une approbation à la Chambre, qui n’a donc plus qu’un rôle de notaire. »(L’Espresso, mars 2005)

J’ai retrouvé, très récemment, mon amour pour les travaux écrits d’Umberto Eco, essayiste et romancier italien d’excellence, décédé en février dernier avant que j’eusse l’opportunité de le bombarder de fan mail. C’est à partir de son ouvrage Comment voyager avec un saumon en passant par Il nome della rosa que je suis tombé sur un recueil de chroniques intitulé À reculons comme une écrevisse : Guerres chaudes et populisme médiatique. Il va sans dire, le dernier mot du sous-titre a résonné dans ma tête (comme un Eco) d’une manière assez intense me poussant donc à réserver ce livre tout pour que je puisse le recevoir juste à temps pour la fin de la session. Quel est ce populisme médiatique dont notre vaillant et vénéneux sémiologue italien nous fait part dans ce recueil?

Donc, l’aventure remonte à l’époque précédant l’immense crise de dette européenne : Silvio Berlusconi fut élu premier ministre de l’Italie, la guerre en Afghanistan s’intensifia, le monde témoigna les attentats du 11 septembre, etc.

Eco écrivit plusieurs chroniques dans les journaux italiens La Repubblica et L’Espresso entre 2000 et 2005. C’est dans plusieurs de ces chroniques qu’Eco nous fit parvenir ses réflexions au sujet du populisme médiatique (populismo mediatico) : soit l’instauration d’un régime (Eco insiste l’utilisation du terme régime pour mettre en évidence le l’autorité qu’on gagne) créant un rapport direct « entre le Chef et le Peuple, à travers des moyens de communication de masse, ce qui prive le Parlement de son autorité (le chef n’a pas besoin d’aller chercher une approbation à la Chambre, qui n’a donc plus qu’un rôle de notaire. » (L’Espresso, mars 2005)

Il s’agit donc d’une critique envers comment Silvio Berlusconi entreprend l’extension de son autorité. Bien justement, Berlusconi est un magnat de la bourgeoisie italienne : ses possessions médiatiques constituent une importante fraction de sa fortune et sont fortement présentes dans l’espace public italien.

Hélas, étant un bon élève béni du pouvoir de l’observation, je me suis mis à réaliser que le concept du populisme médiatique dont Eco nous fait part pourrait être mis dans le contexte d’un combat dans lequel le journal étudiant doit s’affronter contre une association étudiante. L’idée de cet enjeu prouve d’être complexe et engageant : en voici le fruit de ma réflexion, entièrement inspiré par les réflexions d’Umberto Eco. (Traduction pour les élèves de cinéma : pognez votre pot de maïs soufflé, Eastwood vient de débarquer de sa moto.)

La relation entre l’association étudiante et le journal des étudiants

Il fallait que je débarque à cet arrêt sur le trajet de ma réflexion en premier dans le respect pour le journal étudiant dans lequel je m’investis et dans le cadre du rôle que je joue en plus du travail journalistique que je tente accomplir lors de mon bref séjour au MotDit. J’ai mis au point une recherche historiographique dans le cadre d’un cours que je suis au Cégep portant sur le journalisme étudiant francophone en Amérique du Nord au vingtième siècle. Bien que d’avoir doté ma recherche d’une simple petite ligne de temps pour structurer mon essai, j’ai constaté assez tôt qu’on est nombreux à affirmer que les journaux étudiants étaient présents avant les syndicats étudiants. D’ailleurs, aujourd’hui, les tribunes étudiantes auront une légère propension de prêter leurs microphones à la micropesanteur de l’association étudiante — que ce soit pour circuler la propagande de l’association dans les pages des journaux ou de tout simplement leur bénir d’une vignette, bref, leur donner un spotlight. À travers tout ça, on peut se demander si les combats de l’association étudiante peuvent équivaloir aux devoirs du journal étudiant de sorte qu’on peut excuser ces sévices des médias étudiants pour servir les besoins de l’association ou de soulager leur problème de portée potentielle. Alors, les exécutants des associations étudiantes peuvent s’installer confortablement dans les pages du journal étudiant dans l’espoir de diffuser, que ce soit intentionnellement ou non, les propos combatifs de l’association n’importe comment, sans se soucier de l’impartialité qui devrait être innée dans la philosophie de telles tribunes, voire courroies d’information.

La dimension historique est d’abord importante à mettre en évidence, car le rôle joué par les journaux étudiants dans les mouvements étudiants figure dans plusieurs travaux scientifiques sur le sujet. Alexandre Leduc, candidat pour Québec solidaire dans la circonscription d’Hochelaga Maisonneuve, est un des quelques chercheurs contemporains ayant fait l’analyse historiographique du mouvement étudiant québécois. Dans une mémoire, il place l’essor du journalisme étudiant avant l’éventuelle apparition des associations étudiantes universitaires québécoises. D’ailleurs, Pierre Bélanger, auteur de l’ouvrage intitulé Le mouvement étudiant québécois, son passé ses revendications et ses luttes : 1960-1983, utilise le terme d’éveilleurs de conscience pour dresser les propos du journalisme étudiant Québécois avant la Révolution tranquille qui survint au Québec. En Acadie, les journaux étudiants francophones cesseront d’être des outils mis à la disposition des autorités religieuses pour contrôler la population étudiante et séduiront de leur bord la Révolution tranquille acadienne de 1968. Bref, les journaux étudiants étaient là avant les associations étudiantes. D’ailleurs, il faut comprendre qu’aujourd’hui on ne pourrait avoir un sans avoir l’autre. L’inverse amènerait le ralentissement, voire recule, du mouvement étudiant. En contraste, le but serait que les journaux étudiants et les associations étudiantes soient tous les deux présents pour les étudiants. Leur fonctionnement adéquat fait en sorte qu’ils peuvent pourvoir à leurs rôles respectifs du mieux qu’ils peuvent tout en conservant une distance entre les gouverneurs des associations et les rédacteurs des journaux.

Ce qui m’amène à rappeler que, surtout au niveau collégial, les associations étudiantes ainsi que les journaux étudiants tombent comme des mouches. Quand cela n’est pas le cas, comme à Édouard par chance, les journaux, en leur capacité en tant que médias et courroies d’information, prêtent souvent leur microphone aux associations étudiantes afin de soulager leur problème de micropesanteur. L’association générale des étudiants du Cégep Édouard-Montpetit ne possède que trois exécutants élus après l’élection générale qui eut lieu à la session d’hiver 2016. Pas fort, considérant qu’il s’agit du Centre d’éducation générale et professionnelle ayant le plus haut effectif étudiant au Québec. En contraste, la compagnie qui publie Le MotDit a pu remplir son conseil d’administration (entièrement composé d’étudiants d’Édouard). Il y a longtemps quand même que Le MotDit ne fonctionnait pas d’une manière adamantine. Cependant, ce n’était pas la fin du monde et l’on ne suppliait pas aux cieux de nous aider. D’ailleurs, on nous a déjà raconté que l’association générale des étudiants d’Édouard était vide, sans exécutif. Encore, on a toujours un beau Cégep carrément peuplé d’étudiants. De ne pas avoir d’association, ça se fait. Triste affaire à visualiser, mais on survit et l’on suit les cours comme si rien n’y était. Pourquoi? Parce que les cotisations restent toujours. Tant qu’il y a de l’argent en jeux pour les supposés « syndicats » étudiants, il y aura toujours quelqu’un sur appel à gérer la somme. Mais alors, étant sur le conseil d’administration de la compagnie qui voit à la publication du MotDit, je peux vous confier que notre situation fiscale ainsi que les diverses questions qui en découlent demeurent tout le temps pertinent, tout le temps important. Attendez!? Voyions-nous un enjeu ayant un impact égal sur les associations et les journaux étudiants?

Non, parce que sinon je n’écrirais pas une longue chronique qui énonce l’installation d’un régime médiatique. Les temps changent : les associations étudiantes sont rendues au point où qu’ils doivent se soucier de leurs propres trucs tandis que les journaux, ainsi que leurs rédacteurs et administrateurs, vont voir à leur seule et unique tâche qui est la rédaction et l’administration des journaux étudiants. On ne peut pas sérieusement croire que l’exécutif de l’association étudiante (qui attend avec fébrilité de jouir sur leurs carrés rouges) s’intéresse au MotDit parce qu’il envisage une sorte d’union! Ils viennent pour fomenter une extensive diffusion de propagande subjective (qu’on appelle de la mobilisation) afin de faciliter l’instauration de leur régime média-populiste dans le cégep. Ils devraient avoir tort, parce que leurs tentatives de mobilisation qu’on témoigne ces temps-ci ne rallient pas grand monde. Il va sans dire, les vrais militants sont difficiles à trouver. Souvent, on est pris avec une poignée d’étudiants qui dirigent l’association étudiante qui veulent se voir en une et partout dans le journal du Cégep…

Les journaux étudiants ne méritent pas de souffrir d’une régence parce que l’association vit des temps orageux. Les organes ont deux fonctions complètement différentes. La rédaction du journal doit s’assurer d’avoir une relation saine avec l’association étudiante, oui, mais tout étant responsable de façon qu’on ne devient pas les facilitateurs ignorants.

L’indépendance de la rédaction

Je ne connais pas la situation de tous les journaux étudiants québécois, mais je sais que la forte majorité de ces derniers sont indépendants — soit par incorporation. Oui, les journaux étudiants doivent être financés et doivent répondre à leurs frais de fonctionnement. C’est pour cela que je peux automatiquement faire allusion à une ligne entre le journal étudiant et l’association étudiante : jusqu’au fait qu’on n’est pas obligé de fonctionner comme une association étudiante. Les journaux étudiants fonctionnent comme des petites technocraties à l’intérieur des cégeps. D’ailleurs, certaines tribunes peuvent parler strictement pour l’association étudiante. Dans ce cas-là, il s’agirait d’un journal de l’asso au lieu du journal des étudiants. En effet, ce sont les étudiants qui complémentent les pages du journal et la base structurelle du journal en plus de cela.

L’indépendance des journaux étudiants est assurée grâce à l’incorporation de ces derniers en bonne et due forme. Étudiant ou pas, ces journaux deviennent des médias libres et indépendants et, de plus, à but non lucratif. L’incorporation étant constatée, les journaux fonctionnent en parallèle avec les associations étudiantes. Si l’on devait construire une hiérarchie : le journal et l’asso seront égaux. En effet, il s’agit de deux organes corporatistes. On doit souvent rappeler aux gens que les journaux ont une indépendance (c’est-à-dire quand ils l’ont) et que cette indépendance soulève non pas des exigences des personnes impliquées (ex : je veux un journal indépendant donne-moi le). Malheureusement, des guerres d’opinion naissent de telles périodes d’incertitude et de confusion… Voilà quand il est ultra pertinent de remémorer que les associations et les journaux étudiants sont radicalement différents des uns des autres et ne peuvent fonctionner de la même manière. À la base, un journal est un média. La majorité du temps, les médias vont médier, c’est-à-dire qu’ils joueront le rôle d’un médiateur dans le but de relayer quoi que ce soit, mais pour être bref disons qu’un média est un médiateur relayant du contenu. On ne s’échappe pas de son destin, la tentative est futile. Alors, un journal comble plus une forme et moins une fonction selon les marges du vocabulaire courant. Cela étant dit, les journaux étudiants auront déjà quelque chose à utiliser comme calque. Dorénavant, ils doivent juste s’intéresser à ce qui fait rouler le média. On trouvera éventuellement les machins trucs, voire comme certains membres du MotDit le diront les patentes, journalistiques comme, par ultime hasard, la déontologie journalistique : où son respect ou bien son non-respect détermine avec aisance sa valeur en tant qu’organe médiatique. D’ailleurs, le fonctionnement du journal étudiant pourrait même être assujetti par les modalités déontologiques embaumant le travail qu’ils auront à faire. Du côté de l’association étudiante, je suis sûr qu’il est des standards et des buts sinon au moins un but à son existence (j’en suis réellement convaincu, je vous le jure), peut-être même des cadres où que les journaux étudiants peuvent être utiles (alléluia!) pour l’accomplissement desdits buts. Heureusement, les tribunes étudiantes comprennent, incluant celle-ci, et leur devoir en tant que média exigerait qu’elles s’intéressent aux pratiques de l’association étudiante tout en gardant un esprit critique si l’on veut patenter un truc journalistique (ooh, ahh). Mais les journaux vont tout de même rester distancés des associations, ainsi protégeant leur indépendance, ce qui leur protège de tout blâme si jamais l’association fait un gros dégât dans l’institution – cas dans lequel le journal serait très utile. Impossible de faire cela quand l’association veut régner sur le journal et donc en conséquence, à un certain point, les étudiants.

Journalisme ou expression?

Voilà une affirmation importante qu’il nous reste à faire. J’ai bien à faire la longue liste de comment être journaliste-étudiant, comment pratiquer un journalisme étudiant de valeur, comment s’assurer que tout va bien, comment éviter l’instauration d’un régime média-populiste très angoissant… Mais jusqu’à quel point puis-je prendre le risque nécessaire pour rester dans un mode de penser strictement axé sur le journalisme idéal qui est celui de l’informateur – type qui surgit l’instant parfait et qui fait ressortir un fait important dans l’espace public. Il est facile de dominer si l’on réussit de le faire par l’entremise de l’actualité du journal. En effet, des exécutifs de l’AGECEM me parlent souvent de ce qu’ils veulent voir dans Le MotDit, soit juste plus de contenu soulevant de quoi au Cégep. D’ailleurs, mes spider senses me font croire que le bureau exécutif s’est doté d’une stratégie plutôt gagnante (j’insiste peut-être trop : savourant) de pénétrer la barrière de principe existant entre l’AGECEM et la rédaction du journal. Ne me prenez pas du mauvais angle : je parle tout simplement du fait. Alors, sommes-nous en mode journalisme étudiant ou en mode expression étudiante? Peu importe le choix, on est toujours une tribune étudiante qui fait parvenir du contenu. Ce contenu-là assujettit le journal et voit à la labellisation de ce dernier. D’ailleurs, ledit contenu doit venir de quelque part, non? En abordant la question du libellé qu’on appose sur le front du journal, on risque de se lancer dans le long et pénible débat veut trouver le médian compensateur entre la forme que ce journal devrait adopter et son affectation. J’admoneste : on termine toujours en nous questionnant sur la vulnérabilité de la tribune ainsi que la démocratie étudiante auquel nous sommes au service.

Le journal est assujetti par le contenu teintant ses pages, l’inverse n’existe pas par souci d’une démocratie abiotique. La une du journal ne dure pas plus qu’une minute! L’intérieur du journal importe la rédaction, du moins il devrait l’importer, car c’est le véritable fruit de leur supervision et manœuvres d’expérience. Les rédacteurs protègent souvent les pages d’un journal – cette chronique en sera la preuve – parce qu’ils vivent par leur entremise dans plusieurs cas. En effet, les textes d’opinions provenant de ce journal ont une grande importance, car ils assurent notre statut de tribune défendant la liberté d’expression, sinon la liberté point, chose qu’on peut bâcler si l’on ne fait pas attention. Certes, l’association étudiante se fonde sur le même principe ainsi que sur plusieurs autres principes, le qualifiant en tant qu’organisme politique indépendant, et en prend des positions quand des cas propres émanent (usuellement). Le journal n’a pas le devoir de faire leitmotiv des pensées de l’association, il doit s’occuper de ses propres choses comme un grand gars de son âge, soit bientôt 42 quoi. Des opinions en sortent, mais on pourvoit à l’information aussi – celle-ci ayant une impartialité naturelle, voire infuse. Bon, on n’en reviendrait pas aux besoins de l’association étudiante là. Par contre, on pourrait suivre sur la vague de la cohabitation de l’information et de l’opinion dans une tribune étudiante à l’égard d’un possible monté du populisme médiatique. J’en suis responsable d’assurer la diversité du journal par l’entremise de son contenu, il s’agit d’une rigueur de planification et d’avoir un .gif qui rejoue constamment dans la tête illustrant une balance dorée. La diversité n’est pas un concept ambigu pour moi, vraiment pas. On devrait en recevoir plusieurs sortes de trucs à publier dans le journal, nécessairement de toutes les couleurs ou pas. Est-ce que tous les propos de l’association sont à propos de leurs positions et des choses qu’elle veut exiger? Non, mais quand ils ont une forte teneur quand même.

Alors, le contenu doit provenir de quelque part, peu importe, si l’on aime d’où il vient ou non. J’ai toujours hâte de recevoir du contenu pour publier dans les parutions lors des sessions régulières. D’ailleurs, ça me fait plaisir! Mon affinité pour le journal fait en sorte que j’anticipe toujours l’arrivée des personnes qui admirent le travail des collaboratrices et collaborateurs qui se présentent à la tribune étudiante de leur cégep. Des fois même j’aime fréquenter la masse étudiante et chercher ceux que je connais pour en parler à propos du journal et d’inciter leur participation, comme si je revendiquais une participation de masse dans la production de la tribune – j’appelle les autres à prendre en leur main la plume de leurs intérêts et d’en faire de cela une belle toile qu’on trouverait alors dans les pages du journal. Je suis également ravi de voir que l’association étudiante ainsi que les membres de son exécutif prennent en leurs mains tous qu’ils ont pour pouvoir contribuer au journal, mais mettons que la provenance des textes n’est pas le même que celle de la bruyante majorité des contributions au MotDit. L’association étudiante de notre Cégep Édouard-Montpetit se muni d’une plume de manière fracassante, voire retentissante, et décide de faire, de la meilleure qu’elle peut, non pas de toiles, mais des meilleurs moyens d’aller piquer l’intérêt des étudiants grâce à cette belle tribune qu’on appelle Le MotDit, ce qui est pour l’association une chose. Mais le journal n’est pas une simple chose, je l’avais déjà précisé plus haut et sinon dans une autre chronique ou un autre texte, peut-être même dans mon historiographie du journalisme étudiant francophone en Amérique du Nord au XXe siècle. Je suis même plus content de recevoir du contenu des organismes étudiants de l’AGECEM. Ils devraient avoir beaucoup plus d’intérêt dans Le MotDit que leur parent l’AGECEM, car on va bientôt commencer à publier des petites capsules les mettant en vedette. Les organismes de l’AGECEM sont ceux qui font plus gemmer la vie étudiante du cégep – ils ne s’occupent pas tant des positions prises par l’association, ni des projets de mobilisation étudiante de l’association et ont une place dans la gouvernance étudiante ne figurant pas comme étant majeure selon moi. Bref, les contributions des organismes peuvent donner au MotDit la diversité dont il a besoin, idem peut-être pour les comités de l’AGECEM.

Ce qui me reste à mettre au clair c’est que je dois tout de même préserver un certain compromis entre forme et fonction à l’égard du journal, c’est-à-dire une espèce de ligne définissant le niveau de productivité de la rédaction telle quelle du journal, soit la fixation de buts et comment déterminer si oui ou non on les atteints. Rien à dire à propos de notre forme : on dérive un bon journal papier classique comme tous les autres journaux étudiants au Québec avec un tirage qui convient pour l’effectif étudiant du Cégep et un nombre de pages variant de concert avec le nombre de contenu. Fonction… Bien, j’ai cru affirmer cela dans mon premier éditorial à vie dans Le MotDit, mais je peux certes reprendre vos mains et vous amener faire un petit tour une deuxième fois.

Bienvenue au Cégep Édouard-Montpetit, Longueuil, population d’au moins 7000 étudiantes et étudiants répartie sur deux campus, soit le campus de Longueuil et la prestigieuse École Nationale d’Aérotechnique (ÉNA). Les étudiants du Cégep constituent le bassin le plus lourd et diversifié de la Rive-Sud, voire du Québec, servant maintes régions. Parfois, on accueille des étudiants internationaux provenant du Pérou et de la Belgique pour en nommer deux. L’institution n’est pas jeune : elle fêtera ça cinquantaine dans un an (j’ai vraiment hâte en passant). L’exception, c’est Le MotDit parce que lui il n’existe que pendant une quarantaine d’années et l’on ne peut pas dire qu’il a passé ses 40 ans en bonne forme tout le temps, on est la première rédaction régulière depuis il y a un an. Indépendamment de la situation dans lequel on retrouve Le MotDit, il s’envole pour une autre fois. À la barre ce sont des étudiants et étudiantes à temps plein du Cégep. Ils produisent ensemble un journal étudiant consacré à leurs consœurs et confrères, unis sous un toit reconnu. Que la masse étudiante lise le journal qu’on prépare pour eux ou non, on s’en dépasse, mais quand ils commencent à participer dans la production du MotDit, là ça s’en vient bien et l’on ne s’en dépasse pas. À notre tour d’abord de participer, de faire une différence, en tant que média bien entendu, mais aussi en tant que vitrine pour les étudiantes et étudiants. Protégeons la démocratie étudiante. Je n’envisageais pas à devoir contrer un enjeu aussi dévorant que le populisme médiatique, bien d’être un combattant à cœur tout de même. Je suis journaliste étudiant – hear me roar.

 

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